samedi 18 décembre 2010

Fragment d'une prose de Fesal Chain poète, écrivain et sociologue chilien.



Seulement écrire, que la terre  tombe en morceaux,  seulement écrire  et  penser, que le ciel tombe sur les morceaux du monde  et sur la mer,  seulement écrire,  que la vie suive en se pourrant,  seulement écrire pour écrire et écrire,  peut-être demain  un enfant lira les feuilles ridées entre les gravats.

Les Voyants poème de Andrés Morales Chilien - 1958


Nous allions tous être Rimbaud.
Nous allions tous être Artaud.
Nous allions tous être Edgar Allan Poe.

Ce qu’il passe c'est que  ni Verlaine,
ni un poète mineur,
ni ces lignes
du petit greffier de la cour.

Rien  que  ce soit dans  l'air ou dans un poème:

Tous nous allions directement à l’abattoir.

LOS VIDENTES

Andrés Morales



Todos íbamos a ser Rimbaud.
Todos íbamos a ser Artaud.
Todos íbamos a ser Edgar Allan Poe.

Lo que pasa es que ni Verlaine,
ni un poeta menor, ni aquellas líneas
del pequeño escribano de la corte.

Nada, ni en el aire, ni un poema:


Todos íbamos directo al matadero.

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http://paginadeandresmorales.blogspot.com/

samedi 6 novembre 2010

Michu du poète chilien Francisco Javier Alvarez (1980)

J’ai eu un enfant
je sais que je l’ai eu
et je l’ai perdu.
Il n’y a pas eu de ventre
ni mon sperme
ni pénétration
de mon  pénis.

je sais seule que je l’ai eu
mon enfant
et je l’ai perdu.

Il est arrivé un jour là
et j’ai joué
à être père.

Mon enfant
m’as emmené
au parc
où il y a
un trampolin
qui arrive au ciel.
Un balancier
sans chaînes
soutenu
par les étoiles.

Je l’ai eu,
mon enfant
sans ventre
sans sperme.

Il est arrivé
avec ses deux yeux
ses deux bras,
son petit corp
pour le serrer dans mes bras,
il riait
il pleurait
dans mon giron.  

je l’ai perdu
mais,
 je le rappele encore.


Vie,
pour quoi tu me l’as volé
c’est ta grâce me faire du mal?

tu as voulu me voir triste ?
tu ne l’as pas réussi.


j’ai eu un fils
et dans mes bras
c’était mon enfant
avec mes mains
j’ai construit
son nid.

Pas comme toi, vie,
tremblante, vie ¡
comme tu aies voulu  
me surprendre.

est-ce que tu as un enfant ?
tu le rappele comme moi ?

Tu n’as pas de vie
et encore
on t’appele vie.

Tic-tac

tic-tac

lundi 18 octobre 2010

D'oiseaux de Marina Centeno poète mexicaine


Les oiseaux ont l’habileté
de camper à l'air leurs habitudes.

Ils savent sur  la continuité des nuages
lorsque le soir écrase  avec les  ombres.

Ils demeurent près les plafonds
de la cage et les bruits
du poème et la fleur

lundi 27 septembre 2010

Poème de Flavio Crescenzi - Argentin


Les rafales d'hier dictent son crime,
ses mystères de sel et d’obscurité,
mon unique amour est ce visage
que je file  avec des regards
d'oiseau en chute
verticale vers le soir.
L'oxygène me peuple comme un triomphe,
 m'approche  à sa pudeur,
la rue  ouvre sa bouche de felins
et il y a tellement bisou qui flotte  par l'air,
tellement intimité du cou à l'épaule.
Mon unique amour est déjà cette main,
par ses doigts,
ta mémoire feuille

lundi 20 septembre 2010

Pour quoi es tu émue? Fausto Vonbonek

Pour quoi es tu émue,
qu'est-ce que ta dense pénombre berce
Ni le temps,
ni le sommet cruel de la flamme allumée.
La légèreté a la  peau de pomme
 et tes yeux de cièrges,
mais qui est-ce qui  les allume si tu as donné à la pluie
la porte  de ton corps.
Ne t’afflige pas
tu ne poses pas ta main au brouillard indulgent,
je suis le flâneur,
ne t’afflige pas
pas maintenant car tu vois reposer sur ma main la lueur de l’éclat
Ne t’affliges pas regarder  l’allumette esquiver tes gardiens,
le vent, la pluie, tes yeux, la même ville ne pourraient pas m’éteindre
Mais ne t’afflige pas,
un pore ne tremble pas sur  ton visage ni le rêve soupire,
je porte à ma main la goutte de soleil pour l'arbre du froid.
Ne t’afflige pas,
repose,
soupire,
devine la pluie et alors tremble toute entière
comme un tremblement de terre
embrassé aux ombres.

samedi 19 juin 2010

Silence (ana rosa bustamante m.)


Elle a  couru dans la rue comme un cerf perdu,  échevelée
perdus ses  pas,
son dos  était le plus doux désert montagneux où je me suis agenouillé dans les moments que mon corps cédait  à ce désir effréné de langues et  de flammes
de me  noyer dans la mer.

Étranglait les cris qu’elle vivait  dans notre communion
la pensée fugitive que nous avons traversé, non seulement le cerveau,
mais nos corps
la guerre et l'extermination
phare libre
et  la malveillance que nous payions  avec la destruction de nos rêves
aveuglé je cherchais son vide, et  elle, la promesse  que je n’ai jamais compris.

Elle  abandonnait  toute seule  mon intention de racheter et de choisir la plus belle
corniche  pour elle où je  ne pourrais jamais vivre,
Cependant,  pas à pas   je pensais  l’ anéantir ,  qu’elle laissait mon logement
Je  l’embrassais  pour agrandir  le monde
Je voulais  la retirer  de mes  boubiers,
je ne voulais pas qu’elle me quittait
je voulais simplement pouvoir  mentionner ses cheveux, ses yeux, ses lèvres
en  dehors,
je ne voulais pas l’embrouiller  au  lien qui dessalait  mes insectes

mardi 15 juin 2010

René-Guy Cadou ( Jorge Teillier, poète chilien, admirait ce poète français)

Ah ! pauvre père ! auras-tu jamais deviné quel amour tu as mis en moi
Et combien j’aime à travers toi toutes les choses de la terre ?
Quel étonnement serait le tien si tu pouvais me voir maintenant
À genoux dans le lit boueux de la journée
Raclant le sol de mes deux mains
Comme les chercheurs de beauté !
-Seigneur ! Vous moquez-Vous ? Serait-ce là mon fils ?
Se peut-il qu’il figure à votre palmarès ?
-Ô père ! j’ai voulu que ce nom de Cadou
Demeure un bruissement d’eau claire sur les cailloux !
Plutôt que le plain-chant la fugue musicale
Si tout doit s’expliquer par l’accalmie finale
Lorsque le monde aura les oreilles couchées !

(René Guy Cadou, Hélène ou le règne végétal, 1952-53)

Valdivia Sud du Chili

Valdivia Sud du Chili
Traductrice: ana rosa bustamante - anarosabustamantevaldiviachile@gmail.com