vendredi 12 juillet 2019

BÉATRICE BONHOMME, 1953, Argel.



LES SABLIERS

Je te tiendrai la tête, alouette.
Il y a le torse de lumière dans les matins blancs
La chaîne brille autour du cou
La mer bleue grise sur le no man’s land des rivages
On longe la mer du sang, des larmes, et des rires
Bleue grise dans le vent qui s’arrache
Tu as été prise de vertiges dans le matin blanc dévasté
Tout a tournoyé dans le temps blanc
Le temps des matins de l’enfance et ceux d’autres amours
Et ceux d’autres deuils et ceux d’autres vies
Tout a tournoyé dans le temps et n’arrêtait plus de danser
Au milieu de son visage il y avait d’autres visages
Le matin était la spirale d’autres matins
Le blanc avait l’épaisseur de la neige
Dans la lumière brillaient des pigments de rouge
Dans la fresque d’autres personnages effondrés
Le matin dansait dans la poussière
Un enfant se levait dans le matin
Dans la culbute de l’infini
Il te tiendra la tête, alouette.


Te sostendré la cabeza, alondra.
Hay un torso de luz en las mañanas blancas
y una cadena que brilla en tu cuello,
el mar azul  oscurece riberas, 
tierras de nadie se  extienden  en  el mar
de sangre, de lágrimas, de risas, 
azul se aturde en el viento que se arranca.
Y has sido presa de vértigos en la mañana blanca
devastada,  todo ha girado en el tiempo blanco
tiempo de mañanas de infancia, 
aquellas de otros amores,  y aquellas de otros duelos
y de otras vidas.
Todo ha girado en el tiempo y no paraba de danzar.
En mitad de tu rostro había otros rostros
la mañana  espiral de otras mañanas
el blanco tenía el espesor de la nieve
en la luz brillaban pigmentos 
rojos y en el fresco caían personajes  
y la mañana danzaba en el polvo.
Un niño se levantaba haciendo
voltereta al infinito.
Él te sostendrá la cabeza, alondra.



Valdivia Sud du Chili

Valdivia Sud du Chili
Traductrice: ana rosa bustamante - anarosabustamantevaldiviachile@gmail.com