mardi 3 novembre 2009

Poèmes de Ana Rosa Bustamante M.

TOUT NU
Tout nu,
Je dois répéter pour défier mon corps
Avec son sang feroce plein de toi.
Tout nu comme des mots prononcés
En silence, en pause, en trêve.
Après l’éclat du matin qui commence le soleil
Et l’on travaille illuminé
labourant la terre,
arrosant le ciment,
en se disputant avec le tourbillon humain.
Tout nu
entre mes jambes,
sépare l’aurore obscure en deux libellules
celles-là de ton soir,
celles-là qui boivent
Les ivres.
Tout nu, déshabille-moi
livre-moi ton vin
consacre à moi ton desir
verse à boire et embrasse-moi
fais taire mon cri
insoupportable
sous ton poids.
Tous les deux nous volerons
nus
par l’air
Comme deux enfants
perdus.

L'AUBE
L’aube est entrée fatiguée,
ses pas enveillis
avec le rappel de tes baisers.
Ce feu
qui me fait sentir tes pas
parce que je veux que tu aimes cette rose impure ci.
Je suis un pont sur la mer,
prisonnière de tes visages,
tige brisée d’un seul rosier, sauvage,
papillon sans ailes, sur un vent tressailli par une maligne vague,
je suis seule, seule,
je mépris ton jeu présomptueux,
je suis ici pensive, cierge fúnebre, pas tordu, un fossé m’accueille
avec ton odeur et tes chemins,
mes rêves sont déjà des enciennes pierres,
mais tes miels remplissent mon âme,
à contretemps,
tu es l’océan, et moi, je suis tous les fleuves,
viens¡
Oú est ton exil?

SECRET
Le temps retarde son langage secret,
Tes paupières feignent lire mon parcours.
Combien d’instants nus
Rencontrés,
Des trottoirs nouveaux du cri.
Moi, serpent vert glissant par tes épaules,
Torse, cuisses, grimpantes sont mes jambes entre tes jambes,
Silencieuse,
Je meurs.
Je demeure sur toi, sauvage, grue arpégeante
Je t’habille insatisfait sur le récif fumier
Mansarde, tu choisis.
Sous le pont je m’ouvre comme des eaux sacrées
C’est à dire, peu à peu,
Inundés, nous haletons faits orgasme et rosée,
Contenus,
Saisis,
Mouillés
Fous.

CORAIL
Je t’aime tout ce que la mer couvre la terre.
Le survol de ton corps
l’ail mesquine de ta côte,
celle douce,
la parfaite,
l’invisible,
celle qui trace mon ventre et me tempère.
je sais que je ne suis plus
l’hirondelle
qui fait le printemps
sur mon sein.
Je t’abrite avec mon noir plumage
sur une plage vide,
toutes les nuits de mon temps
je te les donne.
Moi, le fleuve qui peut lécher son lit sur ta peau,
ma goutte fragile de la rosée,
mon mamelón,
mes hanches,
les nids de mon existence
ne t’inquiètes pas de silence
suis survolant mes cieux,
baise- moi mon va-et-vient
sans aucune précipitation,
je suis une feuille fremissante
et ta voix traduit
dès ma chevelure
à mes pieds
un corail
sous l’océan
oú j’habite
et t’attend.

1 commentaire:

  1. Vos poesies sont l'echo d'une ame tres sensible. Felicidades!Felicitari! Todo lo mejor / Cele bune,
    Daniel D. PEACEMAN, editor of Contemporary Horizon Magazine
    E-mail: drgdaniel@yahoo.com

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Valdivia Sud du Chili

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Traductrice: ana rosa bustamante - anarosabustamantevaldiviachile@gmail.com